Flash Culturel de votre Conférencier :
Cédric Cabanne



Depuis plusieurs années, Plein Cap à la Carte vous propose de découvrir une nouvelle région du Royaume-Uni dans le cadre de ses Rendez-vous Britanniques.
En ce printemps 2015, notre choix s’est porté sur la Cornouailles, l’une des régions les plus appréciées des visiteurs car elle offre bon nombre de châteaux, maisons et jardins à visiter tout comme de très jolies villes balnéaires et les magnifiques côtes qui sont l’attraction principale...

Faisant suite à la découverte de Cambridge, Oxford et leurs régions, du Pays de Galles, des Iles anglo-normandes, de l’exposition « Londres et les Ming » à l’automne dernier, nous vous convions du 4 au 8 Mai 2015 à la découverte des Mystères de la Cornouailles en compagnie de votre fidèle conférencier Cédric CABANNE qui a concocté pour vous ce nouveau rendez-vous.

 





 

La Cornouailles

 

La péninsule de Cornouailles est le Finistère de la Grande Bretagne, tout en étant sa région la plus méridionale. Elle est donc la région la plus exposée au flux océanique. Mais son climat, une fois à l’abri des excès du vent, est particulièrement doux. L’érosion maritime et éolienne ont forgé un littoral où la monotonie n’a pas sa place. Les falaises abruptes sont nombreuses, les criques voire les petites baies sont éparpillées tout au long de son littoral de plus de 400 km. Comme le littoral, les terres intérieures ont été ravagées par l’érosion, formant un paysage vallonné, sans pic, ni montagne. Si ½ million d’habitants ont choisi la Cornouailles comme terre d’élection, on n’y trouve pas de grandes villes, les villages côtiers font échos aux petites villes intérieures, reliées par des routes qui participent au charme de cette région. A l’exception de la voie rapide qui joue le rôle de colonne vertébrale au centre de la péninsule, les chemins de la Cornouailles sont sinueux, cachés par les hautes haies du bocage. Ces chemins sont aussi les routes du passé, reliant châteaux en ruines et jardins extravagants, mines d’étain abandonnées et ports de pêche ignorés. « Les fils de la Cornouailles », peu nombreux, réclament pour leur région, une autonomie comparable à celles de l’Ecosse et du Pays de Galles, mais si la langue régionale est encore enseignée, elle est peu parlée, moins de 2000 locuteurs. Et puis la famille royale a là des attaches profondes, le prince de Galles nait Duc de Cornouailles. Une partie de ses revenus proviennent de ses fermes et ses 50000 ha de terres agricoles. Grâce à une initiative lancée voilà plus de 20 ans, il a largement popularisé l’agriculture bio de cette région, à travers une gamme de produits que l’on retrouve dans les meilleurs supermarchés du pays.

Cédric CABANNE

 

Château de Tintagel

 

Construit à moitié sur la terre, à moitié sur une falaise dominant la mer de Cornouailles, le château de Tintagel est l’un des plus spectaculaires sites historique de Grande Bretagne. Son lien avec le roi Arthur en fait un des châteaux les plus connus, mais sa véritable histoire nous ramène des siècles en arrière, bien avant les contes de chevaliers de la Table Ronde. Au Haut Moyen Age, environ entre le Ve et le VIIè siècle de notre ère, Tintagel était déjà une place forte. Les fouilles ont révélé la présence de grandes quantités de fragments de poteries, les restes de produits luxueux importés des rives de la Méditerranée. Cette fortification devait alors être la résidence du maître de la Cornouailles. Au XIIè siècle, Tintagel réapparait, mais d’un point de vue légendaire, il serait le château des rois cornouaillais, d’après l’historien attitré du Roi Henry 1er d’Angleterre, Geoffrey de Monmouth.
Simultanément, il est évoqué dans les poèmes abordant l’histoire de Tristan et Iseult. Les ruines actuelles datent elles du XIIIè siècle. On les doit à un très riche et ambitieux Comte de Cornouailles, Richard. Et il faut reconnaître que le lieu n’a alors aucune valeur stratégique, c’est davantage la force de la légende qui a inspiré Richard dans la volonté de construire un château sur cette falaise.
Bien qu’il ait été abandonné dès le début du XIVè siècle, son lien avec la mythologie normande lui a conservé son attrait.
Des touristes l’ont visité dès le XVIIè siècle, mais c’est surtout à partir du XIXè siècle avec l’arrivée du chemin de fer et l’intérêt des Romantiques pour les légendes du Roi Arthur que leur nombre s’est largement accru. Malgré les découvertes archéologiques, le site garde toujours une part de mystère, sa propre légende.

Cédric CABANNE

 

Manoir de Trerice

 

Trerice est un magnifique manoir élisabéthain situé dans Kestle Mill près de Newquay, petite ville de la côte occidentale de la Cornouailles. On fait remonter sa construction au XVIè siècle par Sir John Arundell, mais par chance et parce qu’il a été à plusieurs reprises abandonné, les modes architecturales suivantes ne l’ont pas trop altéré. Le manoir donne au contraire l’impression d’être résolument ancré dans son époque initiale.
Bien sûr, le manoir a subi les revers de fortune de la famille Arundell. Royalistes, les Arundell ne furent pas à leur mieux pendant le « Protectorat » d’Oliver Cromwell. Au siècle suivant, le manoir, un peu passé de mode, est de moins en moins utilisé par la famille qui finit par délaisser cette retraite de Cornouailles et vend aux Acland cette propriété au début du XIXè siècle.
La restauration débuta, sauvant les plafonds et les baies vitrées du XVIè siècle. Mais, à peine un siècle plus tard, la famille Acland vend à nouveau cette propriété. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que commence à circuler des histoires sur cette vieille maison, des histoires de fantômes, bien sûr. La légende remonte aux temps anciens des Arundell, l’un des maitres aurait séduit et engrossé une servante. Rejetée, la pauvre fille se serait suicidée, et depuis elle hante les lieux. Vous l’apercevrez peut-être, ou vous la sentirez simplement, elle laisse sur son passage des arômes de lilas… Mais Trérice a un autre fantôme, un garçon d’écurie piétiné par les énormes chevaux boulonnais.
De nos jours le calme est revenu à Trerice, un lieu très apprécié par les visiteurs. La maison, comme son jardin sont la propriété du National Trust.

Cédric CABANNE

 

St Michael’s Mount

 

Notre Mont St Michel est peut être unique, mais au sud de l’Angleterre, se trouve une petite île reliée par un isthme, portant elle aussi le nom de St Michael’s Mount. A marée basse, on peut accéder à pied à l’île par une digue submersible de 400 mètres. En langue locale, le cornique, il se nomme « Carrack Looz en Cooz », c’est à dire le Rocher gris dans les bois. Cette appellation évoque la plaine boisée qui occupait autre fois la baie aujourd’hui inondée. A marée basse, on trouve dans la baie des restes de troncs fossilisés.
L’île abrite un château appartenant à la famille de Saint Aubyn depuis le XVIIè siècle et une chapelle du XVè siècle dédiée à Saint Michel. En contrebas, on trouve un port, quelques maisons et une chapelle dédiée à Sainte Marie.
Une légende locale raconte qu’en 495, des pêcheurs aperçurent l’archange Michel sur un rocher de granite sortant de la mer. L’île devint rapidement un lieu de pèlerinage et un monastère celtique se serait développé sur le rocher à partir du VIIIè siècle.
Au milieu du XIIè siècle, l’abbé Bernard du Mont-Saint-Michel de Normandie fit construire un monastère bénédictin qui, en tant que propriété étrangère, fut saisi par la Couronne en 1414. Henry V donna St Michael Mount à sa nouvelle fondation, l’Abbaye de Syon. Henry VI en 1442 rétribua cette abbaye au King’s collège de Cambridge, un collège qu’il avait créé l’année précédente. Au cours du XVè siècle, le monastère fut aussi assiégé par le Comte d’Oxford pendant la guerre des Roses. Henry VIII fit fermer le monastère après 1539. Mais son histoire ne s’arrête pas à cette date. Le monastère resta un lieu de résistance, par exemple contre la messe en Anglais qu’imposa la réformation anglaise. C’est des hauteurs de l’île que l’on put observer le passage de l’Invisible Armada et lancer l’alarme pour prévenir jusqu’à Londres l’imminence du danger. Venu de la péninsule ibérique, en 1755, c’est un tsunami qui ravage l’île, issu du séisme meurtrier de Lisbonne. Depuis 1954, St Michael’s Mount a été donné au National Trust, tout un conservant un bail pour la famille Saint Aubyn couvrant les 999 prochaines années !


Cédric CABANNE

 

Les jardins perdus d’Héligan

 

Redécouverts en 1992 après des décennies d’abandon, les jardins d’Heligan furent l’objet d’une restauration extraordinaire, largement saluée par le journal « The Time » comme les travaux du siècle… De nos jours c’est donc une propriété de 80 ha ouverte à la découverte. Ils sont sans doute parmi les plus célèbres jardins botaniques britanniques. Les jardins furent créés par des membres de la famille Tremayne entre le milieu du XVIIIè siècle et le début du XXè siècle et font toujours partie de la propriété de la famille.
Ces jardins présentent une collection de rhododendrons et camélias anciens, une série de lacs alimentés artificiellement, des jardins d’agrément et potagers, un jardin italien, et une zone sauvage pleine de fougères appelée « la jungle ». Les jardins abritent aussi le seul châssis à ananas restant en Europe, chauffé par du fumier.
Avant 1914, le jardin nécessitait l’emploi de 22 jardiniers pour l’entretenir, mais la guerre a conduit 16 d’entre eux à la mort et en 1916 seuls 8 jardiniers prenaient soin du jardin. La splendeur des jardins fut une autre victime de la Grande Guerre. Son propriétaire délaissa Héligan pour l’Italie, la maison fut en fait louée pendant une grande partie du XXè siècle, servant même l’armée américaine pendant la IIème Guerre Mondiale. Dans les années 1970, la maison fut transformée en appartements, vendus, les jardins complètement négligés. L’un des héritiers John Willis dans les années 1990, avec quelques passionnés décidèrent de rendre à la vie les extraordinaires jardins d’Héligan, faits par des hommes ordinaires morts dans les tranchées de la Première guerre Mondiale.

 

Cédric CABANNE

 

L’abbaye de Buckland

 

Comme son nom l’indique, l’abbaye de Buckland était un monastère à l’origine, fondé en 1273, par une dame noble et pieuse, Amicia. Comtesse de Devon. Elle était veuve du 7ème comte et son fils avait été assassiné. Leur fille Isabella, devenue comtesse de Devon, fournit la terre pour la nouvelle abbaye de sa mère. Dédiée à Notre Dame et à Saint Benoit pour le bien-être des âmes des amis royaux et de la famille d’Amicia.
17 ans plus tard, Amicia mourut et fût probablement enterrée à Buckland près du Maître-autel.
Amicia choisit la règle des Cisterciens, les premiers arrivèrent en Angleterre au début du XIIè siècle, en 30 ans plus de 50 abbayes furent fondées en Angleterre et au Pays de Galles, souvent dans des régions isolées et sauvages. L’abbaye de Buckland fut la 4ème et la dernière abbaye cistercienne fondée dans le Devon, et colonisée par des moines venus de l’île de Wight. Amicia fit aussi don de vastes propriétés dans l’Ouest de Devon, plus de 10 000 ha. Les moines de blanc vêtus, partageaient leur temps entre la prière, l’étude et le travail de la terre, aidés par des frères convers. L’élevage de moutons était leur principale occupation. Si on prend en compte la taille de la grange principale, plus grande que l’église du monastère, cette activité était fructueuse.
De nos jours, un grand nombre de bâtiments du monastère ont disparu, les Cisterciens auraient sans doute du mal à reconnaitre le monastère, tout a changé après la Dissolution des ordres monastiques par Henry VIII en 1539.
Le monastère devint alors un lieu de résidence privé, passant aux mains des nobles anglais principalement lié à la puissance maritime britannique; Sir Richard Grenville fut le 1er propriétaire, puis Sir Francis Drake et ses descendants. De neveu en neveu, c’est un descendant de Drake qui donna l’Abbaye au National Trust en 1938.

 

Cédric CABANNE

 





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