L'Allemagne Millénaire

 

Flash Culturel de votre Conférencier :
Commandant Jean-Marie HOMET



Le Commandant Jean-Marie HOMET a repris son incomparable plume pour vous régaler de ses connaissances et de son style inimitable afin de vous raconter à sa façon les plus belles escales de la croisière fluviale
Les Joyaux de l’Elbe
à laquelle il participera du 18 au 26 septembre 2015 à bord du charmant et très convivial Sans Souci (75 passagers) en compagnie de votre autre fidèle conférencier : Cédric Cabanne.
Vous apprécierez également à bord «des parenthèses musicales» de grande qualité, proposées par nos talentueux musiciens classiques et lyriques.
La Culture au fil de l’eau, sous sa plus belle version...


L’Elbe est un des plus importants fleuves d’Europe Centrale et parcourt 1165 km dont 793 en Allemagne avant de se jeter dans la mer du Nord en un vaste estuaire à la hauteur de Hambourg.
Descendre son cours à bord d’un bateau est l’occasion de découvrir cette région, qui fut souvent un enjeu de l’histoire avec l’approche de ces deux villes hautement culturelles que sont Prague et Hambourg tout en visitant quelques-unes des plus belles cités d’art et de culture : Dresde, Meissen, Wittenberg, Magdebourg...


 





 

L’Elbe, au cœur de l’Allemagne

 

Plusieurs des grands fleuves européens sont des fleuves frontières. Ainsi en est-il du Rhin ou de l’Oder. L’Elbe au contraire est pratiquement allemand d’un bout à l’autre de son cours, il est même le cœur de l’Allemagne. Sa vallée magnifique, à travers les 3 Saxes à savoir les Landers de Saxe, de Saxe Anhalt, de Basse Saxe, est le berceau de la civilisation germanique du Moyen Age à nos jours. Ses 650 kms de cours de Dresde à Hambourg, à travers des paysages harmonieux, faisant alterner des collines verdoyantes et de grandes plaines sont souvent de véritables anthologies de l’Art allemand. C’est ainsi que l’on rencontre sur les rives de ce fleuve, canalisé et bien domestiqué, aussi bien de grandes abbayes romanes que de superbes châteaux baroques, des petites églises du gothique flamboyant que de grandes cathédrales du siècle des «Lumières». Les rives de l’Elbe, espaces recherchés des grands cygnes blancs, des oies, des hérons cendrés, des cigognes et des innombrables oiseaux migrateurs ont permis la réalisation de jardins somptueux qui descendent jusqu’aux eaux du fleuve, tandis que dans le lointain d’immenses forêts commencent à se colorer des lumières de l’automne. Dans le sud, autour de Dresde, des vignes bien ordonnées témoignent du savoir-faire et du savoir-vivre de cette population saxonne. Le long du fleuve traversé par des ponts parfois mythiques comme «La Merveille Bleue» ou par des vieux bacs séculaires ou ultramodernes, des grandes villes comme de simples villages rendent compte de l’histoire riche et tourmentée de l’Allemagne de Charlemagne à nos jours. Un itinéraire magnifique.

Commandant Jean-Marie HOMET

 

Dresde, la Florence de l’Elbe

 

Ce qualificatif peut surprendre. Quand on pense à cette ville, presqu’entièrement détruite en 1945, à cet amoncellement de ruines, on se demande comment on peut encore la comparer à Florence. Pourtant il suffit d’aborder sur les rives de l’Elbe pour comprendre la justesse de cette dénomination. Dresde n’est pas une ville ordinaire. Ses habitants, après avoir enterré leurs dizaines de milliers de morts, ont reconstruit leur cité, non seulement à l’identique, mais en tentant le plus souvent possible de réutiliser leurs matériaux historiques. La ville a connu une véritable renaissance de ses cendres et elle est devenue le symbole de l’immortalité de l’Art. Ses ensembles baroques, conçus par les grands électeurs de Saxe du XVIIIè siècle témoignent toujours avec les églises, les palais, les opéras, les places, les fontaines, les parcs et les jardins de l’éloquence, de la hardiesse, de l’harmonie du «siècle des lumières». Les galeries, les salles, les intérieurs petits et grands de tous ces espaces renferment les grands trésors non seulement de l’Art Allemand, mais plus encore des Arts universels des Flandres à l’Italie en passant par la France et l’Espagne. C’est à Dresde que l’on peut voir les plus beaux Cranach, Dürer, Holbein, mais aussi Van Eyck, Vermeer, Rembrandt, Botticelli ou Raphaël, Poussin, Watteau ou Murillo.
Dresde a bien mérité d’être classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.


Commandant Jean-Marie HOMET

 

Luther à Wittenberg

 

Cœur de l’Allemagne, terre de contact entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud, pilier de la Renaissance avec l’expansion des échanges grâce à la navigation fluviale, la région médiane de l’Elbe a été le grand foyer de développement du protestantisme. C’est à Wittenberg, pratiquement à mi-chemin entre Dresde et Magdebourg que Martin Luther vint pour enseigner la philosophie et la théologie. Il devint la célébrité de l’Université créée quelques années plus tôt par le grand électeur de Saxe. Il y rencontra un autre grand «réformateur», Philippe Mélanchthon. En 1517, il affiche sur les églises de la ville la liste de ses «95 Thèses», objet de ses conflits avec la papauté. Dans sa maison, aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’humanité, il traduit la Bible en allemand et compose de nombreux chants religieux dont les textes seront repris par Jean-Sébastien Bach pour ses Cantates. Son influence à Wittenberg est considérable. Lucas Cranach l’Ancien et ses 2 fils Hans et Lucas réalisent plusieurs portraits de lui. La Maison des Cranach, aujourd’hui classée elle aussi au Patrimoine mondial, devint un haut lieu de la diffusion de l’iconographie protestante, illustrant l’Ancien et le Nouveau Testament. L’héritage Luthérien de la ville qui présente dans l’église du château, le fameux retable des Cranach représentant les grands personnages de la Réforme, est tel que la cité ne s’appelle plus seulement Wittenberg, mais Lutherstadt Wittenberg.

Commandant Jean-Marie HOMET

 

Hambourg, Porte de la Mer

 

Ici l’Elbe rencontre la mer dans un estuaire qui s’étale sur une centaine de kilomètres. Nous sommes vraiment dans cette merveilleuse union du fleuve et des horizons marins. Le port le plus important d’Allemagne, le 2ème en Europe après Rotterdam a donné naissance à la plus grande ville d’Allemagne après Berlin. Une ville sur l’eau en quelque sorte avec ses 2500 ponts, ses dizaines de kilomètres de canaux, et bien évidemment les confluences de l’Elbe avec l’Alster et la Bille. La terre a offert la mer à Hambourg et la cité en a largement profité. Dès le XIIè siècle, elle devint l’un des grands ports de la Hanse et de ses grands trafics avec Lubeck et Gotland sur la Baltique, Bergen Londres, Amsterdam sur la Mer du Nord. Hambourg édifie alors ses grandes églises gothiques dont les clochers rivalisent de hauteur. Elle construit ses grandes Halles, son premier Hôtel de Ville. Devenue protestante, Hambourg donne à ses temples des orgues magnifiques, celles de Saint-Jacques sont les plus grandes de toute l’Allemagne. Au XIXè siècle, les riches armateurs collectionnent quelques chefs d’œuvre de la peinture qui constituent le beau fonds du Musée des Beaux-Arts. Aujourd’hui la ville presqu’entièrement reconstruite après les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale offre à la fois une vision historique traditionnelle et une architecture d’avant-garde pleine d’audace et de lumière.


Commandant Jean-Marie HOMET

 

Meissen, la Porcelaine de Saxe

 

C’est en 1707 que 2 chimistes de Meissen découvrent les secrets de la porcelaine de Chine. Ils élaborent aussitôt une méthode de fabrication de la vraie porcelaine. Ils recrutent d’excellents artistes qui d’abord copient les motifs de l’Extrême Orient avec leurs personnages, leurs animaux fantastiques, leurs plantes et leurs fleurs. Mais rapidement de nouveaux artistes se libèrent de l’influence chinoise et ils créent des décors originaux ou copient les grandes œuvres très connues de la peinture ou de la gravure du temps. Ils ne se contentent plus de réaliser de la vaisselle, des vases ou des plateaux, mais ils entreprennent la confection de figurines et même de grandes figures, de véritables statues équestres. A la fin du XVIIIè siècle, ils réalisent en porcelaine des ensembles allant du mobilier des palais à celui des églises et même des carillons. C’est l’âge d’or de la porcelaine de Saxe qui s’exporte dans le monde entier à partir du port de Hambourg. Aujourd’hui encore la Manufacture National de Meissen produit des œuvres remarquables.

 

Commandant Jean-Marie HOMET

 

Prague, une ville d’artistes

 

Scènes musicales
Aux XVIIè et XVIIIè siècle, les musiciens et compositeurs de Bohême tenaient une place importante dans la vie musicale européenne.
Ils essaiment en Europe, notamment au sein de l’Ecole des symphonistes de Mannheim. On y retrouve entre autres, F.X.Richter (1709-1789) et J.V Stamic (1717-1757), l’inventeur de la sonate classique.
En retour la Bohême a attiré les plus grands musiciens. Ainsi Prague accueille souvent Mozart où la première représentation de son Don Giovanni est donnée en 1787 au théâtre des Etats. Beethoven effectue également plusieurs séjours dans le pays. De fait la ville attire presque tous les grands compositeurs : Tchaïkovski, Chopin, Berlioz, Wagner, Liszt...
Les siècles suivantes ne sont pas en reste non plus et au XIXè siècle, la culture musicale tchèque connait un extraordinaire essor avec les grands noms de Smetana, (1824-1884) «le père de la musique moderne tchèque» ou encore Antonin Dvorak (1841-1904) dont la brillante carrière le porte à la tête du Conservatoire national de musique de New-York, de 1892 à 1895.
Enfin Léos Janacek (1854-1928), tchèque d’origine morave, marque le début du XXè siècle avec un nouveau langage musical resté longtemps méconnu mais qui est désormais joué dans le monde entier.
Tous ces compositeurs continuent de faire rayonner l’âme et la musique tchèques dans le monde entier.

Dans les pas de Kafka
(Kafka 1883-1924), l’un des plus célèbres Pragois, est relativement méconnu dans son pays.
Franz Kafka incarne l’esprit de Prague, une ville qui se trouvait au coeur des interrogations et des élans du début du XXè siècle.
Il dira de sa ville «Prague ne vous lâchera pas. Cette petite mère a des griffes»... on le croit volontiers.
Prague lui consacre un Musée et ce lieu est une mine d’informations sur la vie décousue et les paradoxes de l’homme (sa triple appartenance : juive, allemande, tchèque, se fait entendre dans son oeuvre). Ce musée est une manière peut-être de mieux appréhender l’écrivain (visite non incluse au programme).
Ce docteur en droit, qui a travaillé dans les assurances, développait dans ses oeuvres les thèmes du jugement, du procès, et du châtiment. Il écrivait en allemand tout en parlant couramment le tchèque et n’a pas presque pas été publié de son vivant.
Kafka vécut jusqu’à sa mort dans la Vieille Ville et nombreux sont les places, les salons et cafés consacrés à l’auteur. Sa tombe et celle de ses parents se situent dans la cimetière juif du quartier de Zizkov.

Quelques mots sur...
Vaclav Havel, qui avant de devenir président de la République ne fut pas seulement un opposant politique mais aussi un remarquable dramaturge.

Milan Kundera, l’écrivain d’origine tchèque le plus célèbre aujourd’hui quitta son pays en 1968, lors de l’invasion des forces du pacte de Varsovie. Il a acquis la nationalité française en 1981

 

Commandant Jean-Marie HOMET

 

RUBRIQUE PLEIN CAP CROISIERES

Le Saviez-Vous ?

Prague et L’épopée Škoda
Qui ne connait pas les voitures de la marque à la flèche et aux plumes ?
Mais connaissez-vous la légende de ce constructeur automobile ?

Des armes...
En 1869, le chevalier Emil von Škoda rachète les usines de Plzen en Bohême occidentale. Il devient ainsi, au début du XXè siècle, l’un des principaux fournisseurs d’armes de l’empire austro-hongrois.
En 1925, l’entreprise passée sous le contrôle de l’industriel français Schneider fusionne avec Laurin et Kelment, d’autres fabricants automobiles.
Les accords de Munich en 1938 et le démantèlement de la Tchécoslovaquie mettent un terme aux liens avec Schneider. Les usines de Plzen sont alors incorporées aux Reichswerke Hermann Goering - consortium sidérurgique du nom du dirigeant nazi - et fournissent à l’Allemagne de Hitler l’armement nécessaire.
En 1945, les usines sont détruites par le bombardement de l’aviation américaine.

....aux voitures
Pendant la période communiste, la marque fabrique des voitures dont la principale qualité est la robustesse. A la fin des années 80, apparaissent le modèle Favorit et sa version break Forman, pâles copies des modèles occidentaux de bas de gamme. Le grand renouveau vient du rachat de la marque par Volkswagen en 2000 : une usine moderne est construite au nord de Prague, d’où sort le modèle Felicia et plus récemment l’Octavia.
Aujourd’hui, grâce à sa production et à son réseau de concessionnaires, Škoda a tout pour séduire les Occidentaux même si ces derniers restent encore un peu réticents à l’idée d’acheter des «voitures de l’est»...

 


Prague : Auprès de ma blonde, qu’il fait bon...
La bière (pivo) est sans contexte un fondamental de l’âme tchèque.
Pour preuve, les Tchèques en consomment plus de 160 litres par personne et par an !
Dans les brasseries (hospoda ou pivnice), on boit sa pivo, ou plutôt ses pivo... les buveurs de bière ne disent-ils pas que pour la bière «le pluriel ne commence qu’à partir de cinq» ? Une expérience inoubliable pour faire connaissance avec les Pragois...

Une tradition ancestrale
Depuis le XIè siècle, on note la présence de brasseries à Prague. Au XIVè siècle Charles V interdit l’exportation du houblon tchèque, et le droit de brassage, concédé aux villes par le roi, devient un privilège.
Sous son règne, Prague compte une trentaine de brasseries et, au XIXè siècle, on en trouve une dans presque chaque rue.

Les secrets d’une vraie blonde
Aujourd’hui c’est une une harmonie parfaite entre le houblon fin de Bohême et l’eau de source locale, généralement très douce, que reposent l’excellence et la renommée internationale de la bière tchèque.
Ce qui distingue donc la vraie Pilsner, c’est sa couleur dorée, sa mousse épaisse et crémeuse, sa plénitude de corps et sa petite amertume
Cette célèbre bière blonde Pilsner Urquell est brassée à Plzen, en Bohême de l’Ouest. En 1842, 250 brasseurs, malteurs, concasseurs, tonneliers, etc, réunis en coopérative, fondent la Brasserie Bourgeoise.
Ils exportent d’abord leur production en Europe, puis conquièrent le marché américain dès 1870.
Aujourd’hui la brasserie produit plus de 1500 000 hl par an.
Blonde ou Brune, la bière tchèque est considérée comme l’une des meilleures du monde.

 





Croisières Fluviales

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