Flash Culturel de votre Conférencier Cédric CABANNE


"Luxe, calme et volupté" à bord du Royal Crown sur le Beau Danube Bleu.
Enchantés par les notes cristallines de Liszt, les sonates et symphonies de Haydn et les mélancoliques et joyeuses mélodies tziganes, nous aurons le bonheur de découvrir toutes les facettes de la "Mitteleuropa" agrémentées d'un zeste de paprika (Kalocsa), d'un parfum d'abricot (Szentendre) et, bien sûr, d'une solide goulash.... Sur des airs de csardas endiablées, venez découvrir avec nous, à bord du Royal Crown, le destin de l'impératrice Sissi, du roi Mathias et des autres souverains de Hongrie.

 





 

Balade Hongroise

 

Il est souvent reproché aux croisières de ne proposer qu’un survol des pays visités. Un argument sans valeur pour cette «balade hongroise», cette croisière fluviale vous propose en effet d’approfondir la connaissance de ce petit pays d’Europe centrale.
Traversée par le grand Danube, la plaine hongroise se dévoile au fil de l’eau. Grandes et petites villes feront l’objet de nos escales. Un petit pays qui fut l’une des deux têtes d’un vaste empire multinational à la fin du XIXè siècle. Depuis la fin de cet empire, la Grande Hongrie a beaucoup perdu de ses terres, et de ses habitants. C’est dans ce drame national que sont nées de nombreuses frustrations et les excès du régime de l’Amiral Horty. Alliée des forces de l’Axe, compromise dans un antisémitisme assassin, la Hongrie est libérée par l’Armée rouge. Elle passe alors sous le Rideau de fer et connaît une période stalinienne. Ce chemin vers le marxisme léninisme version soviétique connait une brève pause avec la Révolution Hongroise. Cette parenthèse est brutalement fermée par l’invasion des chars soviétiques. La démocratie n’est revenue qu’avec la fin de l’empire soviétique.
Depuis la Hongrie est en transition économique et démocratique. Son adhésion à l’Union Européenne n’a pas réglé tous les problèmes, encore des espoirs déçus. La Hongrie est touchée par une désindustrialisation brutale, mais ses valeurs démocratiques semblent également atteintes, avec le gouvernement de Viktor Orban. Un premier ministre, toujours lent à dénoncer le populisme d’une extrême droite virulente et ouvertement antisémite.

 

 

La Pustza

 

Budapest n’est pas la Hongrie.
Prenant la direction du sud, nous ferons escale pour découvrir le cœur de la civilisation hongroise, de la Nation des Magyars. Dans la plaine de la Pustza bat encore les traditions pastorales. La Putsza est une vaste steppe, occupant la partie orientale de la Hongrie actuelle, elle est reconnue par l’Unesco comme un site essentiel pour l’origine de l’identité hongroise. C’est là que les nomades Magyars venus d’Asie centrale, conduits par le légendaire Arpad se sont installés. Ils ont amené avec eux leurs animaux domestiques, comme le mouton de Racka, avec ses cornes raides et torsadées, le porc laineux ou mangalitzas, blonds et roux et encore le boeuf gris de Hongrie. Le milieux original de la plaine hongroise était idéal pour le pâturage de ses vastes troupeaux, une zone naturelle constituée de marécages et de plaines inondables. L’interaction entre les hommes et le milieu naturel était si parfaite, que la population humaine s’est largement accrue jusqu’au XIIIè siècle.
Mais les menaces de la Horde Mongol et les épidémies de peste ont décimé l’habitat de la plaine, enclenchant un dépeuplement que rien n’a arrêté depuis. L’occupation Ottomane après 1543 a renforcé l’économie pastorale de la Putsza, à nouveau ruinée par les guerres napoléoniennes et par la domestication des eaux du fleuve Tisza, un des affluents du Danube. Les marécages furent asséchés, et les terres fertiles devinrent peu à peu stériles. Pour contrôler les grands troupeaux de bovidés, les paysans hongrois avaient besoin de chevaux, les Nonius, et dans la solitude de ces vastes plaines, ils prirent l’habitude de les dresser et devinrent de solides cavaliers, les Csikos. Ils ont conservé jusqu’à nos jours ces traditions équestres. Parmi elles la poste hongroise est la plus célèbre. Un cavalier debout sur la croupe de 2 chevaux contrôle un attelage de 5 équidés.
Les paysans hongrois pouvaient ramener ainsi facilement les chevaux après les travaux dans les champs. Autre dressage hongrois, l’assise du cheval sur son postérieur, là encore l’histoire raconte que cette technique prend racine dans la proximité des Ottomans, dont il fallait parfois se cacher dans les hautes herbes de la Putsza.

 

 

Une figure emblématique de la liberté hongroise

 

Depuis 1989, Imre Nagy a récupéré la place que l’Histoire hongroise lui devait. A la suite d’une poignante cérémonie qui a réuni plus de 200 000 Hongrois, l’ex-premier ministre de la Révolution Hongroise de 1956 a eu droit à des funérailles nationales, 31 ans après son exécution. En 1996 on lui érigea une statue émouvante tout à coté du Parlement Hongrois. Imre Nagy a aussi droit de citer dans l’histoire officielle, après des années de bannissement. Il est un des symboles de la liberté, contre l’impérialisme soviétique, un combattant de la démocratie, sans jamais renier l’idéologie communiste. Il a rejeté, sans compromis le stalinisme et ses dérives.
Imre Nagy est né à la fin du XIXè siècle, il a donc traversé les horreurs du début du XXè siècle, en tant que soldat dès la Première guerre mondiale. A l’issu de ce conflit qui voit disparaitre l’Empire Austro Hongrois, il rejoint le Parti Communiste russe ainsi que l’Armée rouge. On l’accusera plus tard d’avoir été un agent double pendant l’Entre deux guerres. Ce qui est certain, c’est qu’il participe au gouvernement hongrois après 1945, en tant que représentant du Parti Communiste hongrois. En tant que ministre de l’Agriculture, il engage une réforme agraire, en tant que ministre de l’Intérieur, il participe à l’expulsion de la communauté allemande du sol hongrois. Son ascension politique le conduit à la tête du gouvernement de la République Populaire de Hongrie. Mais sa chute est encore plus rapide que son ascension. En 1955, il perd le soutien du Politburo soviétique, et il est rapidement destitué de ses fonctions. C’est la révolution hongroise de 1956 qui le replace à la tête du pays.
Sans sortir de la voie socialiste dans laquelle la Hongrie est alors engagée, Imre Nagy engage le pays dans un chemin à l’écart du pouvoir de Moscou, avec l’introduction du multipartisme et la sortie du Pacte de Varsovie. Mais l’invasion soviétique l’empêche de continuer. Il se réfugia comme d’autres dirigeants à l’ambassade de Yougoslavie. Malgré un laisser passer, il est arrêté par les Soviétiques. Mis au silence pendant deux ans en Roumanie, il ne revient en Hongrie que pour être jugé en catimini. Le 7 Juin 1958 Imre Nagy est pendu pour trahison et complot contre la république démocratique de Hongrie.

 

 

Haut en couleur dans la culture hongroise, le Paprika

 

Le paprika n’est que le nom du poivron, en hongrois. On le considère comme un fruit et une épice. Il est obtenu par dessiccation du fruit rouge. L'épice est utilisée dans de nombreuses cuisines pour son parfum âcre et sa couleur rouge. Il est arrivé avec la Conquête du Nouveau Monde en Europe. Son introduction en Hongrie est sans doute le fait des Ottomans, au XVIIè siècle. Au début du XIXè siècle, sa culture devint très populaire car le Blocus Continental provoqua une pénurie de produits anglais, comme le poivre. Le paprika joue alors le rôle de « poivre du pauvre ». Le célèbre cuisinier Auguste Escoffier, à la fin du XIXè siècle utilise déjà le piment de Szeged comme une nouvelle épice hongroise. Il est au coeur de la cuisine hongroise, mis à toutes les sauces, et dans la plupart des recettes traditionnelles. Il faut aussi noter qu’il n’a pas que des vertus gustatives, on lui donne aussi des vertus digestives. On dit que c’est un bon allié, l’hiver, car il prévient le rhume. On le sait riche en vitamines, en potassium, et en acide folique. Il fut d’ailleurs le fruit permettant la découverte de la vitamine C, isolée par un savant hongrois, nobélisé pour cette trouvaille, le chimiste Albert Szent Guorgyi.
Si ce poivron est cultivé dans tout le bassin méditerranéen et en Asie, le meilleur paprika vient de nos jours de Hongrie.

 

 

Avenue Andrassy

 

Elle est une des cartes postales de Budapest, une avenue comparable à nos Champs Elysées.
L’avenue Andrassy est certes plus petite mais elle a conservé un charme que sa grande sœur parisienne a bien perdu.
Elle fut construite entre 1872 et 1885 pour relier le centre ville au Parc Varosliget. Elle est bordée de palais, et villas au style éclectique, largement dominant de la fin du XIXè siècle. Les façades sont ainsi principalement néo-renaissance. Aristocrates, banquiers, propriétaires terriens et familles nobles furent les premiers locataires et propriétaires de cette belle avenue. Il y était, en tout cas à ses débuts, interdit de circuler en véhicule. Cette interdiction a poussé à construire la première ligne de métro en Europe continentale, ouverte en 1896, pour le Millénaire de la ville. L’avenue porte le nom de son principal promoteur, le 1er ministre Gyula Andrassy. Une fois achevée, elle fut considérée comme le chef d’oeuvre de la planification urbaine de Budapest. Mais sa célébrité ne l’a pas protégée des vicissitudes de l’Histoire hongroise. Elle fut ainsi souvent rebaptisée au cours du dernier siècle.
Elle porta les noms de Staline, jusqu’en 1956, puis brièvement de la Jeunesse Hongroise, avant de rester l’avenue de la République populaire pendant près de 40 ans. Lorsqu’elle retrouve son nom, elle est classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Malgré cette valse des appellations, elle est toujours restée au coeur des habitants de Budapest l’Avenue Andrassy. Le retour de la démocratie et de l’économie de marché, lui a permis de devenir une des avenues les plus chics de la capitale hongroise, on ne compte plus les enseignes des grands noms de la mode et de la Haute couture. Mais on y trouve aussi des hôtels, des cafés, puis des quartiers résidentiels et dans les plus beaux palais à proximité de la Place des Héros, quelques ambassades. Si l’avenue abrite depuis quelques années le musée de la Terreur, elle est aussi célèbre pour avoir logé Franz Liszt. Elle est toujours l’adresse de l’Opéra national, une des grandes maisons européennes de l’art lyrique. Un projet de construction d’un nouveau musée consacré à l’art pictural national devrait valoriser un peu plus ce prestigieux quartier de Budapest.

 

 

Tokaji, trésor de Hongrie

 

Il aurait pu disparaître, assassiné par le collectivisme, mais il a survécu et bénéficie de nous jours d’une reconnaissance européenne.
Ce vin hongrois est un trésor de traditions, de savoir-faire. Il est issu d’un petit terroir qui s’étend sur moins de 90 kms de longueur pour 3 à 4 kms de largeur, au nord-est de Budapest, entre deux rivières la Tisza et la Bodrog. Son origine se perd dans l’Histoire du pays, comme son nom dont l’étymologie évoque au choix la confluence de deux rivières ou une forêt au bord d’une rivière. Sous l’ère communiste, le vin de Tokaji n’était qu’un moyen d’échange contre du gaz, de l’électricité ou encore des tracteurs russes. Il fallait donc en produire le plus possible, au détriment de la qualité. Les cépages produisirent jusqu’à 12kg de raisins par pied. Cette logique productiviste a disparu, et depuis la privatisation des vignobles, un pied de vigne ne doit pas produire plus de 400 à 600 g de raisin, soit 20 fois moins! Mais le Tokaji est un vin liquoreux. Une saturation en sucre, augmentée par la présence d’une pourriture noble, le Botrytis Cinerea donne naissance à un vin déjà apprécié par Louis XIV. Les grains «pourris» sont sélectionnés, et écrasés, par paquet de 25 kg, un Aszu, l’équivalent d’une ancienne hôte de vendange, en hongrois le Puttony. Pour créer un Tokaji, il faut mélanger au moins 3 Puttony, c’est à dire la moitié d’un tonneau de vin de base. Toutes les bouteilles de Tokaji portent l’indication du nombre de Puttony, équivalent à leur degré en sucre. Après macération, le vin est mis à vieillir en fût de chêne pendant au moins 3 ans. Le rétablissement de cette méthode traditionnelle a permis en quelques années d’améliorer la qualité de ce vin hongrois, et de lui rendre en partie sa réputation. Il était à Versailles considéré comme le vin des Rois et le roi des vins.

 





Votre Plateau Artistique
Comment pourrions nous faire une croisière fluviale au coeur de l’Europe sans profiter de la richesse musicale de cette région ? Nous aurons ainsi le plaisir au cours de cette balade hongroise de faire plusieurs escales musicales. A bord du Royal Crown, nous recevrons plusieurs artistes talentueux venus d’horizons divers, mais ils ont tous en commun leur passion pour la musique de cette Europe centrale, une Europe qui a donné tant de grands musiciens et compositeurs.

 

    • Evgenia Radoslavova, pianiste
      Elle est née à Sofia en Bulgarie. Diplômée de l’Académie de musique de Sofia, obtenant une maîtrise des Arts de l’Université de musique de Vienne pour le piano en tant que soliste, et pour la musique de chambre, elle est également diplômée de l’Université privée de Vienne. Evgenia a remporté des concours internationaux, depuis elle enseigne le piano dans plusieurs écoles de musique d’Autriche, et à l’Université de musique de Vienne. Elle s’occupe également de séminaires et de master class en pédagogie musicale. Elle enregistre régulièrement à la radio, à la télévision et produit plusieurs CD. Elle se produit dans plusieurs pays, en tant que soliste, au sein d’ensembles de musique de chambre et d’orchestres symphoniques. Membre permanent de l’association internationale des Arts et de l’Education au XXIe siècle. Eugenia participe à de nombreux jury de concours internationaux.

 

    • Maria Droulou, soprano
      Elle est née à Chani en Crête. Après voir étudiée le violon au conservatoire d’Heraklion, Maria Droulou s’est initiée au chant au conservatoire de Vienne et à l’Opéra studio de l’Opéra National de Paris. Elle a participé a de nombreuses productions ainsi que des festivals parmi lesquels on peut noter les Chorègies d’Orange, et le Festival d’Aix en Provence, jouant Fiordiligi dans Cosi Fan Tutte de W.A. Mozart. A l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, elle a pu interpréter Rosina du "Barbier de Seville" de G. Rossini, Helena des "Rêves d’une nuit d’été" de B. Britten, ou encore Arabella de R. Strauss. Au Royal Opéra Théâtre de Nottingham, Maria Droulou a pu se glisser dans les rôles de la Tosca, et de Santuzza dans "Cavalleria Rusticana" de P. Mascagni.

 

  • Venco Kriz, pianiste
    Né à Dubrovnik, il a étudié le piano à l’Académie musicale de Zagreb, a continué ses études au conservatoire de Vienne et a suivi des master class de E.Timakin et de R.Kehrer. Il a commencé sa carrière à 13 ans en jouant pour l’orchestre symphonique de Dubrovnik. Il a par la suite multiplié les prix dans les différents concours organisés en Croatie et en Europe. Venco Kriz enseigne à présent le piano à la Klosterneuburg Académie de musique près de Vienne.

 

Croisières Fluviales

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