Parallèle se trouvant à 66° 33’ de l’Équateur, marquant ainsi la limite de la région la plus septentrionale de la Terre, le cercle arctique est l’une des 5 lignes de latitude imaginaires qui définissent les zones climatiques de notre planète.
La simple évocation de son nom suffit à nous emporter dans une rêverie auréolée de mystères et de légendes inuites.
Nous savons tellement peu de choses à son sujet. Quelles sont la faune et la flore de cette zone fascinante estimée à environ 14 millions de km² ? Qui sont ses habitants et leurs moyens de subsistance dans un milieu réputé difficile ?
Apprenons-en plus sur cet environnement à la fois hostile et doté de paysages magnifiques où vivre relève du défi.
Quels sont les animaux de l’Arctique ?
Lorsque l’on imagine l’Articque, on pense immédiatement à l’immensité blanche à perte de vue. Malgré tout, la vie sauvage y est bien présente et certaines espèces emblématiques de la faune ont su s’adapter aux conditions extrêmes à commencer par les ours polaires. Pour se nourrir, ils guettent les phoques remontant à hauteur des trous dans la glace. Ces derniers pourtant prédateurs essentiels à l’écosystème arctique passent le plus clair de leur temps dans ces eaux glaciales, n’en sortant que pour se reposer ou se reproduire.
Souvent observés près des côtes, des morses et d’autres mammifères marins comme les bélugas ou les narvals ont également élu domicile dans les eaux froides de l’Arctique. D’autres sont de passage. C’est le cas de certaines espèces de baleines à l’exemple la boréale ou celle à bosse qui y migrent en été pour se nourrir. Les apercevoir est l’un des moments magiques offerts lors de la navigation dans les fjords ou les détroits arctiques.
Sur la terre ferme, les troupeaux de rennes que l’on appelle caribous en Amérique du Nord et au Canada parcourent de longues distances en chasse de leur pitance. Herbivores emblématiques, ils sont essentiels à la survie des autochtones, tant pour leur viande que pour leur peau ou encore leur pelage. Malheureusement pour eux, ils sont également la proie idéale pour les loups arctiques qui, bien que possédant une fourrure épaisse les protégeant des températures extrêmes, n’hésitent pas à les attaquer pour se nourrir. Ces zones pourtant hostiles servent aussi d’espace de nidification pour de nombreux oiseaux migrateurs. Oies, canards, sternes mettent à profit les heures de luminosité estivales pour se reproduire et élever leurs petits.
Toutes ces espèces font partie d’un écosystème fragile et primordial à la région que le changement climatique ou la pollution ne cessent de bouleverser depuis des années. Les activités humaines représentent également un autre type de menace auquel il leur faut faire face.
La flore en Arctique
Tout comme la faune, la flore a dû s’adapter à des conditions météorologiques particulières et le moins que l’on puisse dire c’est que le défi a été relevé haut la main par des spécimens qui ont débordé d’ingéniosité.
En effet, pas évident de combattre des températures négatives, le vent, la lumière excessive en été ou au contraire l’obscurité prolongée en hiver. Tous ces paramètres perturbent le développement d’une végétation classique. Certes, les espèces sont moins nombreuses, mais remarquablement résistantes au cadre extrême. Le paysage polaire est donc essentiellement dominé par la toundra et composé de mousses, lichens, mini fleurs et d’arbres nains comme, par exemple, le saule arctique qui du haut de ses quelques centimètres est l’un des plus petits arbres du monde ou encore le saule laineux qui a choisi de ramper plutôt que de viser les cieux !
Même stratagème parmi les fleurs qui ont compris que pour survivre, il fallait vivre groupées et privilégier la croissance horizontale pour profiter de la couverture isolante de la neige pendant l’hiver. Aussi les silènes acaules silene acaulis grandissent au plus près les unes des autres, développent une tige minuscule et s’ouvrent côté sud pour capter le plus de soleil possible. Malin, non ?
Si vous explorez la côte Ouest du Groenland, vous pourrez observer l’espèce de coquelicot qui pousse le plus au nord du monde : le pavot polaire ou pavot du Spitzberg. Qu’il soit jaune vif ou blanc crème, il mesure tout de même entre 10 et 15 cm. Sa stratégie à lui est d’enrober sa tige et ses feuilles d’un fin duvet et d’avoir des pétales dont la forme capte au mieux les rayons du soleil.
Qui sont les habitants du monde arctique ?
Si la nature a su trouver son mode de survie et de développement, l’homme a également appris à s’adapter à des conditions réputées difficiles. Pour parler de ces habitants, il convient de les situer géographiquement. Le cercle arctique englobe le pôle Nord ainsi que certaines régions des pays suivants : la Sibérie en Russie, l’Alaska aux États-Unis, une partie du Canada, le Groenland qui appartient au royaume du Danemark, les 5 pays scandinaves que sont le Danemark donc, la Norvège, la Suède, la Finlande et l’Islande
Au cœur de ce territoire résident des peuples autochtones que sont les Inuits, les Samis, les Nénètses ou encore les Yupiks. Riches en croyances et traditions, leur mode de vie est étroitement lié à leur environnement naturel. La chasse et la pêche sont en effet deux activités essentielles à ces communautés, car elles leur permettent de se nourrir, mais aussi de leur fournir les matériaux nécessaires pour l’artisanat qui est l’une de leurs principales sources de revenus. La sculpture sur ivoire, la broderie, la fabrication de vêtement en peau, la vannerie sont des formes d’art qui font leur renommée.
L’élevage de rennes est également générateur de gains. Il est pratiqué par les Samis en Scandinavie ou les Nénètses en Sibérie par exemple. Les bêtes leur assurent viande, lait… et grâce au tourisme, il est aussi désormais possible de visiter ces fermes peu ordinaires.
Intimement connectées à leur environnement, ces populations perpétuent leurs traditions notamment grâce à la transmission orale de connaissances approfondies sur les animaux, les plantes, les phénomènes météorologiques ou encore les techniques de survie. Les cérémonies et rituels renforcent le lien communautaire, mais surtout rendent hommage à la nature pour laquelle elles ont le plus grand des respects. Chants et danses tiennent également une place importante dans leur identité culturelle qui se perpétue de génération en génération, malgré le besoin de coexister avec la modernité et les défis qu’elle représente.
Toutefois, celle-ci s’avère fort utile, surtout pour les habitants des nombreux villages qui vivent éloignés des centres urbains et sont parfois difficilement accessibles. Certes, l’avion ou le bateau rendent possible leur approvisionnement en biens de première nécessité, mais cela induit un coût relativement élevé et réalisable ou non en fonction des conditions météorologiques
Aux peuples autochtones se mêlent des résidents employés dans différents domaines comme l’administration, l’éducation, la santé et d’autres industries. Les secteurs du tourisme, de la recherche scientifique, mais également de l’industrie extractive (pétrole, gaz ou mines) permettent à de nombreux travailleurs temporaires d’accéder à de véritables opportunités économiques
Malgré les dangers environnementaux qu’il représente s’il n’est pas encadré, le tourisme est devenu une source de revenus considérable depuis quelques années. Que cela soit dans l’hébergement, la restauration, les activités en plein air ou encore l’artisanat, ce secteur est générateur de quantité d’emplois. Mais qu’a donc de si magnétique cette partie du globe loin d’être chaleureuse, au vrai sens du terme ?
Soleil de minuit et aurores boréales
Bien avant d’attirer les touristes du monde entier, de nombreuses expéditions ont été menées dans les régions autour du cercle polaire arctique. Ces explorations ont généré un apport non négligeable en ce qui concerne la connaissance de ces espaces au niveau de la cartographie, la recherche scientifique ainsi que la compréhension de cet environnement inhospitalier. Pour en savoir plus sur ces périples initiés il y a quasi 5000 ans, nous vous invitons à lire cet article fort intéressant retraçant les aventures depuis les Paléo-Inuits.
Aujourd’hui, l’accessibilité permet ce qu’on appelle le tourisme polaire. Il est vrai que la beauté de la nature exerce une véritable fascination auprès des visiteurs. Le spectacle pourtant inquiétant des icebergs s’effondrant dans l’océan intrigue et interpelle. À Ilulissat, il est d’ailleurs possible de passer une nuit confortable dans l’un des igloos aménagés de l’hôtel Artic entre mai et octobre et d’observer ces icebergs à la dérive dans la baie de Disko.
Mais ce qui émerveille le plus est certainement l’incroyable féérie céleste : soleil de minuit ou aurore boréale captivent et impressionnent. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vivre ces expériences, n’hésitez pas à les inscrire sur la liste de vos prochaines destinations.
Le soleil de minuit appelé également jour polaire ou nuit blanche se produit en été, de mi-mai à fin juillet à peu près, et touche la Suède, la Finlande, la Russie, la Norvège et tous les territoires situés à proximité du cercle arctique. Le corps prédisposé à suivre le rythme de son horloge biologique s’en verra perturbé, le temps de s’y habituer. Vous trouverez alors fort pratiques les épais rideaux de votre chambre qui une fois tirés informeront votre cerveau qu’il est l’heure d’aller se coucher. Les locaux, eux, mettent à profit cette lumière éternelle pour s’adonner à des activités extérieures à des horaires décalés comme le kayak aux aurores ou la randonnée en pleine nuit puisqu’il fait jour.
En hiver, changement radical. Le jour n’est jamais tout à fait levé et la tombée de la nuit est précoce. Là encore, votre corps risque d’avoir besoin de quelque temps pour s’y habituer et assimiler ce nouveau rythme. Ne soyez donc pas étonné si vous bâillez dès 15 h ! Cette nuit prolongée augmente malheureusement les épisodes de déprime chez les résidents permanents. Heureusement, des traitements par luminothérapie permettent d’atténuer ce blues des jours courts. Si vous êtes en vacances, vous ne profiterez que des bons côtés et ne raterez pas une seule occasion de partir en quête d’aurore boréale
Phénomène naturel mystérieux et majestueux, il n’est pourtant pas systématique. Pour tenter de l’observer, certaines conditions doivent être réunies : un ciel dégagé de tout nuage et un endroit éloigné de toute pollution lumineuse. Mais cela ne suffit pas toujours. Ne soyez donc pas déçu si vous rentrez bredouille. En revanche, si l’aurore boréale envahit la voûte céleste, alors vous assisterez à l’un des plus beaux spectacles que la nature puisse vous offrir. Un voile coloré vert, rouge, rose ou encore bleu ou violet dansera sous vos yeux ébahis.
Fascinant et fragile ! Voici deux termes qui résument parfaitement cette partie du globe qui doit être absolument protégée face aux dangers que représentent le réchauffement climatique, l’exploitation humaine et la pollution. Ces comportements ont des conséquences irréversibles, à nous d’en prendre conscience et d’offrir le meilleur aux générations futures en adoptant une attitude respectueuse et responsable.